En dépit de ses dénégations,
le candidat Bayrou est un pur produit du « système » qu’il pourfend sans
relâche depuis quelques mois. Depuis son entrée en politique, il a conquis à
peu près tous les mandats électifs disponibles dans le « système », creusant
son sillon dans sa maison mère, l’UDF.
Jusqu’alors l’UDF a toujours
appartenu à la droite, servant inlassablement de supplétif au parti chiraquien.
Elle a à ce titre combattu la quasi-totalité des projets présentés par la
gauche. Les gouvernements Balladur (1993-1995) et Juppé (1995-1997) dont
M.Bayrou a été membre de bout en bout, furent des gouvernements de droite.
Rêvant d’un grand parti du centre, M.Bayrou a fermement écarté l’idée qu’il
devienne « la roue de secours du PS » prenant soin de préciser en 1991 : « Ni
de près, ni de loin nous ne gouvernerons avec les socialistes ».
Gagné par la ferveur des
nouveaux convertis, M.Bayrou a parfaitement compris l’obligation d’assouplir
son discours pour pouvoir prétendre aux plus hautes destinées. Désormais,
certains responsables socialistes auraient la compétence requise pour gouverner
sous sa férule. Sur quelles bases ? Pour conduire quel projet ? Et avec quelle
majorité ? Nul ne le sait à cette heure. Le décalage entre les paroles
présentes et les actes passés relève du grand écart. Ne nous laissons pas
abuser !