Deux personnalités de l’équipe Fillon, Martin
Hirsch et Jean-Pierre Jouyet, ont pris leurs distances, chacun à leur manière,
avec le projet présidentiel d’instaurer quatre franchises non remboursables sur
les soins, l’hôpital, le médicament et les examens biologiques. Le haut-commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch,
avait déclaré dès lundi que les franchises « ne constituaient pas une bonne
mesure ». Celles-ci figurent pourtant, en toutes lettres, dans le programme
présidentiel de Nicolas Sarkozy.
Plus grave, c’est aujourd’hui un membre à part
entière du gouvernement, le secrétaire d’État aux Affaires européennes
Jean-Pierre Jouyet, qui adopte sur les ondes de la radio RTL une posture gênée
et ambiguë au sujet de ce projet particulièrement dangereux et révélateur des
intentions de la droite.
Moins d’une semaine après leur nomination, le
haut-commissaire et le secrétaire d’État font la preuve du caractère artificiel
et électoraliste de la composition de l’équipe gouvernementale. Les désaccords
et la cacophonie sur la franchise, qui ne manqueront pas d’être étouffés, rappellent
que tous les membres du gouvernement participent bel et bien à un gouvernement
de droite, investi d’un projet de droite.
La franchise représente en effet une menace
réelle pour l’assurance-maladie collective, les plus riches étant encouragés à
se tourner vers les assurances privées tandis que les plus pauvres
renonceraient aux soins, et alimenteraient le moment venu le coûteux
embouteillage des services d’urgence.
Alors que l’accès aux soins a connu une
dégradation de grande ampleur depuis cinq ans, la droite propose l’exclusion
des soins pour les moins favorisés comme mode de régulation des finances
sociales.
Le Parti socialiste le déplore, et s’engage à
l’inverse à mener les réformes nécessaires pour conforter notre système de
santé solidaire. Il importe aujourd’hui de tout faire pour réduire l’inégalité
d’accès aux soins. N’oublions jamais qu’en 2007, 13% de la population renoncent
d’ores et déjà à se soigner pour des raisons financières.