La loi sur le handicap votée en
février 2004 a institué conformément à la volonté exprimée par le Président de
la République un droit à compensation pour toutes les personnes handicapées. La
mise en place de ce droit est confiée dans chaque département à une Maison
Départementale des Personnes Handicapées dont la présidence est assumée par le
président du Conseil général. Qu’en est-il du fonctionnement de cette
structure près d’un an après sa mise en place ? Répond-elle complètement
aux besoins exprimés par les personnes handicapées et leurs familles ?
S’est-elle véritablement imposée comme un acteur essentiel du paysage social
jurassien jouant parfaitement son rôle du guichet unique, respectant ainsi la
volonté exprimée par le législateur ?
Répondre à ces deux questions
oblige à rappeler que la loi instituant les MDPH reçut l’approbation de toutes
les sensibilités politiques représentées au parlement. Dès lors, on aurait pu
s’attendre à un fonctionnement paisible, à l’abri des problèmes notoires, ayant
comme seul souci d’apporter des réponses concrètes aux usagers ainsi qu’aux
associations qui les représentent. Or, derrière un consensus de façade, se
dissimulent de sérieux dysfonctionnements qui nourrissent nombre
d’interrogations dans le Jura notamment : départ de la directrice un
an à peine après son arrivée ; fonctionnaires de l’Etat en situation de
détachement ou de mise à disposition demandant précipitamment leur intégration
dans leur corps d’origine : recrutement d’un médecin n’ayant pas trouvé de
solution depuis plusieurs mois, mise en place sans cesse différée du fond
départemental de compensation alors que les besoins sont connus et que les
financements existent ; participation épisodique de l’éducation nationale
sensées jouer un rôle pourtant déterminant dans la gestion du handicap des
enfants.
A l’évidence, l’avenir prometteur
dont se réjouissait Gérard Bailly, président UMP du Conseil général, dans
plusieurs déclarations ou écrits est loin d’être au rendez-vous.
Toutefois, un problème a reçu
une solution : le remplacement de la directrice. Le choix s’est porté
sur une personne n’ayant pas de compétence particulière dans le domaine
pourtant très technique du handicap. En revanche, elle est davantage connue à
Lons-le-Saunier pour son engagement très ancien aux côtés de Jacques
Pélissard, Député-maire de Lons-le-Saunier. Plutôt que de se livrer à un
jeu politicien aussi injustifié qu’inefficace, les élus de la majorité
jurassienne, accompagnés par une volonté politique des Députés forte, seraient
mieux inspirés d’agir afin que les handicapés et leurs familles puissent
recevoir dans les détails prévus par la loi, les prestations auxquelles ils ont
droit.
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