Le gouvernement annonce une baisse des chiffres
du chômage au mois de mars. Ces chiffres sont une fois de plus contestés par
les organismes qui les produisent comme par les spécialistes qui les analysent.
En effet, les experts de la DARES, service
statistique du ministère du travail, ont fait grève hier pour dénoncer la
publication d’ « estimations peu fiables » entre les deux tours. Les services de l’ANPE connaissent un mouvement de grève
massif depuis plusieurs semaines. De nombreux statisticiens de l’UNEDIC sont
également en grève et contestent les chiffres du gouvernement. Le mois dernier,
c’est l’organisme statistique européen Eurostat qui refusait de prendre en
compte les chiffres officiels de la France. Enfin, une quarantaine
d’économistes et de statisticiens viennent de contester eux aussi les chiffres
du chômage du mois de mars.
La polémique sur les chiffres du chômage a été
aggravée par le refus du gouvernement de publier cette année l’enquête INSEE,
comme chaque année au mois de mars depuis cinquante ans, selon laquelle le taux
réel de chômage fin 2006 n’était pas de 8,7 % mais de 9,5 %.
Cette situation sans précédent dans notre
histoire atteste du peu de crédit qu’on doit aujourd’hui accorder aux chiffres
dont se targue le gouvernement.
Les français n’ont pas besoin de statistiques.
Ils savent bien que le chômage ne baisse pas. Les tentatives du gouvernement de
le masquer par des manœuvres douteuses, en manipulant honteusement les
chiffres, ne trompent personne. Nous avons d’ailleurs dénoncé depuis des mois
une baisse des statistiques en trompe l’œil avec des radiations à la pelle,
transferts vers le RMI…
Le gouvernement a depuis cinq ans renoncé à faire de la lutte contre le chômage une priorité et a mis en place une politique libérale et régressive dont l’échec est patent. C’est cette politique que Nicolas Sarkozy propose aujourd’hui d’amplifier.
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