Les déclarations du nouveau Ministre du Travail concernant l’égalité professionnelle entre hommes et femmes laissent perplexe. Au moment où l’on comprend que l’égalité hommes femmes n’a aucun caractère de priorité dans le projet politique de Nicolas Sarkozy, puisque aucun poste ministériel, aucun secrétariat d’Etat n’y est dédié, cette annonce en forme de trompe l’œil est particulièrement mal venue ; tout en se fixant un cap de deux ans pour aboutir, le ministre s’est empressé de préciser qu’il n’y aurait aucune mesure contraignante pour pousser les entreprises à appliquer l’égalité professionnelle. Donc aucune mesure ne sera prise pour appliquer enfin la loi Génisson de 2001 qui était prévue pour arriver à l’égalité professionnelle et salariale par une dynamique collective des partenaires sociaux, à l’aide d’objectifs quantifiés. En plus de n’être que de la poudre aux yeux, dans la continuité de la politique menée en la matière depuis 2002, ces déclarations sont un message clair aux entreprises : Xavier Bertrand affirme qu’il refuse absolument que l’objectif d’égalité aboutisse « à un rôle accru des inspecteurs du travail ».
On reste donc dans une logique strictement incitative, à base de bons points distribués aux uns pour dissimuler l’impunité des autres. Et l’application du droit du travail apparaît, une fois de plus, comme une contrainte à éviter. Ces annonces ne paraissent être, en fin de compte, qu’un rideau de fumée destiné à dissimuler qu’au même moment l’UMP ne met pas en place l’égalité politique et refuse d’appliquer la loi sur la parité dans ses désignations aux législatives. L’égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines, surtout celui du travail, doit passer par la mise en place d’un véritable dispositif d’accueil de la petite enfance.